Célébrons 20 ans de collaboration avec le collège Boris Vian de

Coudekerque-Branche !

Depuis 20 ans, Le Partenariat – Centre Gaïa et le collège Boris Vian de Coudekerque-Branche travaillent main dans la main autour du projet Sénégal. À l’occasion de cet anniversaire, nous avons rencontré M. Defraeye, professeur au collège à l’origine de ce projet.

  1. Histoire et Origine
    1. Pouvez-vous nous raconter comment a commencé le projet Sénégal ?

Le 8 mars 2004, c’est en découvrant une affiche et un dépliant du Partenariat dans la salle des professeurs du collège Paul Machy à Dunkerque que ma collègue de Français, Mme Hannicque, et moi-même avons eu l’idée d’un échange entre notre établissement et un collège sénégalais. Très vite, une première équipe rassemblant deux professeurs de français, deux professeurs de géographie et notre documentaliste se constitua pour donner naissance au projet Sénégal. Outman Doudou Niang, un ami, animateur à Grande Synthe, proposa son aide : chaque année, il rencontre les adolescents pour raconter son pays d’origine. En 2014, le projet fut repris au collège Boris Vian de Coudekerque Branche, avec une nouvelle équipe : Mme Lescieux en géographie, Mme Varrin en français, Mme Charlet en éducation musicale, Mme Rougerie en arts plastiques et Mme Vanhelle au CDI. Deux classes de 5e seraient concernées. Au fil des années, d’autres disciplines l’ont enrichi et les activités se sont multipliées. Actuellement 14 membres de l’établissement (enseignants, AESH, CPE et documentaliste) y participent. Depuis sa création, 39 adultes et environ 1700 élèves français et sénégalais ont fait vivre le projet.

  • Quels étaient les objectifs initiaux de cette collaboration ?

En 2004, il s’agissait essentiellement d’échanger lettres et travaux entre le collège français et l’établissement sénégalais. Il fallait découvrir la culture de l’autre mais aussi faire découvrir sa propre culture à l’autre. À partir de 2016, face aux difficultés d’échanges entre les deux continents, l’objectif principal du projet se modifia. Bien qu’elle demeure essentielle, la correspondance est devenue plus secondaire. Par le chant, les contes, le sport…, les élèves ne se contentent plus de s’imprégner de la culture sénégalaise ; on se met à la place de Sénégalais !

  • Impact et Réalisations
    • Quelles sont les réalisations les plus marquantes de ces 20 dernières années ?

Elles sont nombreuses. En voici quelques-unes.

* La première réalisation de notre action solidaire, fruit de notre collaboration avec Le Partenariat, a marqué les esprits : il s’agit d’un espace récréatif dans l’école de Ndoye Diagne, sur lequel nos amis africains ont écrit « Nos remerciements au collège Boris Vian de Coudekerque Branche ».

* Depuis 2016, la journée sénégalaise est la « tâche finale » du projet. Son objectif est de transmettre les connaissances acquises durant une année à des écoliers du primaire. Les élèves des deux classes de 5e s’investissent énormément dans l’organisation. Ils permettent le succès de l’événement, qui reste dans leur mémoire.

* Les membres volontaires du « club Sénégal », dirigé par notre collègue d’arts plastiques Mme Ruiz, réalisent de magnifiques peintures afin de multiplier les paysages africains dans le collège, créer un village pour notre journée sénégalaise à l’image des premiers ateliers d’immersion (itinérants en 2004). Un baobab trône maintenant en salle de français. Une fresque murale représentant un lever de soleil au Sénégal décore le bureau de l’intendance du collège.

* Certains enfants se sont épanouis grâce au projet. Je pense notamment à un élève ULIS qui, surmontant ses difficultés, a pris confiance en lui et est devenu un excellent conteur.  

  • Pouvez-vous nous donner des exemples concrets de projets ou d’initiatives qui ont vu le jour grâce à ce partenariat ?

Une correspondance scolaire par lettres avec le CEM Télémaque Sow de Saint Louis a été établie en 2015 grâce au Partenariat. Les échanges de messages téléphoniques, de photographies et vidéos se sont multipliés avec le professeur de français, M. Nadiack, permettant de mieux connaître les deux établissements et leurs activités. Pour éviter les pertes de courrier, Mme Quintin à Lille et Mme Guisse à Saint-Louis se sont grandement investies pour suivre les colis et assurer la bonne réception.

Une collaboration s’est mise en place avec Le Partenariat dès 2018 pour améliorer les conditions de vie des écoliers sénégalais. Grâce à la vente de petits objets, nous avons pu financer l’achat de matériels scolaires pour l’école de Ndoye Diagne, la réalisation de puits et de jardins scolaires pour les écoles de Dogui-Dombi et de Diokhor Tack, l’accès à l’énergie solaire aux élèves de la région de Dagana (projet Yéré) et, cette année, la création d’une cantine scolaire dans la commune de Ndiebene Gandiol.

  • Éducation et Sensibilisation
    • Comment, selon vous, ce partenariat a-t-il contribué à l’Education à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale (ECSI) ?

Par les ateliers d’immersion, les élèves de 5e découvrent un mode de vie qui n’est pas le leur. Cette activité est essentielle pour le projet Sénégal car elle lance toutes nos activités, notamment en géographie et en français. Ce jeu de rôle marque durablement les enfants.

L’action solidaire permet aux élèves de s’investir dans le développement durable : accès à l’eau potable, à l’énergie solaire, création d’emplois, amélioration des conditions de scolarisation.

Dès 2005, la correspondance scolaire a permis de découvrir le quotidien des élèves sénégalais, les difficultés pour étudier. En 2014, les conditions de travail au CEM de Diawar ont touché adultes et adolescents français : les collégiens sénégalais avaient cours dans un abri fait de branches de bois et dans deux salles qui servaient pour le stockage du riz.

  • Quelles activités ou ateliers sont proposés aux élèves dans le cadre de ce projet ?

Au sein des disciplines, les activités sont liées aux programmes de l’éducation nationale :

  • en géographie, étude des défis de la croissance démographiques, de l’inégalité riches – pauvres, des risques naturels (avec la montée des eaux océaniques à Saint-Louis), de l’accès à l’eau et à l’alimentation ;
  • dans les cours de français dispensés par M. Varrin, analyses et création de contes africains et rédaction des lettres pour la correspondance ;
  • en éducation musicale, apprentissage de chants en wolof et découverte des instruments de musique africains ;
  • en technologie, fabrication d’objets en matériaux de récupération ;
  • en EPS, M. Favresse et M. Mathieu initient nos élèves à la lutte sénégalaise ;
  • en SVT, étude des ressources halieutiques du Sénégal. Notre collègue Mme Danjou propose aussi un jeu pédagogique sur ce thème ;
  • en arts plastiques, Mme Ruiz fait travailler les élèves sur la question du motif et de l’impression au travers de la wax.

Dans le club Sénégal, durant la pause méridienne, des élèves volontaires, inspirés par les ateliers d’immersion et des documents envoyés par M. Nadiack, créent des éléments de décors sénégalais : champs de sorgho, cour du CEM Télémaque Sow, gare routière, car rapide, baobabs et de multiples petits objets…

  • Événements et Projets
    • Pouvez-vous nous en dire plus sur les événements spécifiques qui ont été organisés dans le cadre de ce partenariat ?

Dès le mois de novembre, le spectacle Sin Liho, interprété par le Béninois Hervé Wegbomé, aborde les problèmes de l’accès à l’eau potable en Afrique. Ainsi sensibilisés, les élèves s’investissent davantage dans les programmes solidaires du Partenariat.

Un escape game se déroule dans les décors réalisés par les élèves des précédentes années. Il permet d’aborder le problème de l’accès à l’éducation, à l’eau potable. Il souligne les défis urbains : forte croissance urbaine, dégradations de l’environnement. De nombreux documents du Partenariat sont utilisés afin de permettre les recherches d’informations.

Au printemps, le griot Boubacar Ndiaye présente un spectacle où il raconte des contes sénégalais. Puis, dans des ateliers d’oralité, il s’emploie à mettre les élèves en confiance et les aide à s’emparer de leur propre capacité à s’exprimer. Cet apprentissage permet de s’imprégner de la culture des adolescents sénégalais et des travaux sont envoyés au CEM Télémaque Sow. Nous espérons améliorer la compréhension entre nos peuples et renforcer la fraternité internationale. 

En juin, lors d’une demi-journée, les élèves de CM d’une école primaire de Coudekerque-Branche sont invités à découvrir la culture, la vie au Sénégal. Les collégiens sont impliqués dans l’organisation et le bon déroulement de cette « journée ». Différentes activités sont réalisées par les écoliers. L’atelier « chant wolof » permet d’apprendre un chant sénégalais. Dans l’atelier « culture vivante », les élèves formés par le griot racontent les histoires qu’ils ont inventées, en réinvestissant les acquis de la séquence. Les écoliers découvrent le projet Sénégal grâce au programme Scratch. L’atelier « Village sénégalais » s’inspire des ateliers d’immersion du Centre Gaïa. Un jeu de piste promène les enfants dans les différentes parties du village : champ d’arachides, chantier des pirogues, dispensaire, école, épicerie, étal du vendeur d’objets en matériaux de récupération…  La visite s’achève par une fête où chacun déguste de la nourriture sénégalaise (nougatine et jus de bissap).

  • Quelles sont les futures actions prévues dans le cadre de ce projet ?

Un spectacle sur les tirailleurs sénégalais devrait être présenté aux élèves de 3e. Un quartier de Saint-Louis pourrait prendre forme grâce aux activités du club Sénégal. L’anglais pourrait aussi participer au projet : étude de la communauté sénégalaise aux États-Unis.

  • Retours d’Expérience
    • Avez-vous des témoignages d’élèves qui ont été particulièrement marqués par ces initiatives à nous partager ?

En 2023, un sondage réalisé pour M. Hernandez du Partenariat a révélé que 92% des participants du projet l’ont apprécié. Régulièrement d’anciens élèves évoquent des souvenirs de leurs activités ; les ateliers d’immersion ont marqué un très grand nombre d’entre eux. Certains d’entre eux le présentent à l’oral du brevet des collèges.

Le griot sénégalais Boubacar N’Diaye a été très impressionné par l’enthousiasme des élèves : « Quel plaisir de voir cette énergie, de voir ces chants, ces couleurs, ces habits ! Mon pays s’invite chez vous et se trouve dans vos cœurs à chacun de vous. Je suis fier de vous, de ce projet. Ce que vous faites peut sauver l’humanité : aller vers l’autre, s’imprégner de l’autre jusqu’à connaître comment vit l’autre, ses couleurs, ses saveurs. Merci à vous d’avoir pensé à tout ça !».

En conclusion, cette collaboration de longue date entre Le Partenariat – Centre Gaïa et le collège Boris Vian est un exemple inspirant de ce que peuvent accomplir des institutions éducatives et associatives lorsqu’elles unissent leurs forces pour favoriser l’accès des jeunes à une éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale. Nous sommes impatients de voir ce que l’avenir réserve à cette collaboration et de continuer à soutenir leurs efforts en faveur d’une éducation citoyenne et durable.

Nous contacter

(+33)3 20 53 76 76
71 rue Victor Renard
59 000, Lille
FRANCE

Suivez-nous

Nos horaires d’ouverture

Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
9h-16h
9h-16h
9h-16h
9h-16h
9h-16h
Fermé
Fermé

Mentions légales