Des nouvelles de nos volontaires en Service Civique – Félix et Morgane –

au Sénégal

En janvier, Morgane et Félix ont rejoint, pour une durée d’un an, notre équipe au Sénégal et œuvrent aux côtés de Diapalanté, un lieu d’accueil pour des jeunes en difficulté et exclus du système scolaire formel. Le centre a pour principal objectif d’accompagner ces jeunes dans leur parcours professionnel.

Morgane et Félix, motivés et prêts à s’impliquer dans des projets à forte valeur ajoutée, ont des rôles complémentaires au sein de l’organisation. Morgane se concentre sur la gestion de projets et la recherche de financements. Félix, quant à lui, apporte son soutien dans le suivi de l’insertion des bénéficiaires et le développement des relations et démarches avec les entreprises locales.

Aujourd’hui, six mois après le début de leur mission, ils partagent avec nous leurs expériences enrichissantes et les défis qu’ils ont rencontrés.

Pour Morgane et Félix, cette mission en Service Civique est une opportunité unique de développer des compétences professionnelles tout en s’immergeant dans une culture riche et diversifiée. Alors qu’ils se préparent pour les mois à venir, ils restent déterminés à continuer à apprendre et à apporter leur contribution précieuse à l’insertion socio-professionnelle des jeunes au Sénégal.

Vous travaillez maintenant depuis 6 mois au sein de Diapalanté, notre lieu d’accueil pour accompagner les jeunes dans leur parcours professionnel. Pouvez-vous nous dire quelle est votre mission au sein de l’association ?

Morgane : Mon rôle consiste à appuyer l’association Diapalanté sur le suivi et l’animation des projets pour favoriser l’insertion socio-professionnelle des jeunes en situation de vulnérabilité à Saint-Louis.

Félix : Pour ma part, ma mission consiste à accompagner la responsable suivi et insertion du Centre Diapalanté. Une fois que les bénéficiaires ont terminé leur formation et ont donc appris un métier, notre objectif est de les accompagner vers l’insertion en entreprise, en auto-emploi ou en entrepreneuriat. C’est une vraie volonté du Centre d’accompagner les jeunes jusqu’au bout, jusqu’à qu’ils aient une activité professionnelle qui leur permette de subvenir à leur besoin sur le long terme.

A travers votre rôle de suivi et d’accompagnement au sein du Centre Diapalanté, quelles activités et tâches avez-vous menées depuis votre arrivée ?

Morgane : J’ai pu participer à plusieurs types d’activités, les principales sont :

La recherche de financements, qui consiste à identifier les bailleurs potentiels pour soutenir et financer les projets de l’association Diapalanté, ainsi qu’à rechercher des co-financements au projet AGIS de l’ONG Le Partenariat – Centre Gaïa. Je réponds ensuite aux appels à projet, en élaborant avec les membres de l’équipe, le projet grâce aux missions de terrain, rencontres avec les collectivités locales et autres structures, l’élaboration du cadre logique, du calendrier prévisionnel du projet…

Ensuite, il y a l’appui au coordinateur de Diapalanté dans la mise en œuvre et le suivi des projets qui consiste à participer à la planification et l’animation des activités des projets, participer à la rédaction de documents tels que les comptes-rendus des missions, des réunions, et réaliser des termes de références d’activités, des rapports techniques pour les bailleurs…

En parallèle, je réalise d’autres activités. Par exemple, nous avons noué une convention de partenariat au début de l’année 2024 avec le Centre Culturel Le Château et l’association Diagn’Art de Saint-Louis. Je me suis notamment occupée de rédiger les conventions, et participe à la mise en œuvre des activités des projets respectifs des deux structures conformément à la convention.

Je participe aussi à la communication en publiant sur les réseaux sociaux les activités de l’association Diapalanté, mais également en réalisant des plaquettes projets ou encore des newsletters. Je suis actuellement en train d’effectuer la 11e newsletter de l’association.

Félix : Nous menons différents types d’actions au sein du Centre pour le suivi et l’insertion. Nous contactons les entreprises de la région pour connaître les types de profils dont ils ont besoin et nous adaptons nos filières de formation à cette demande. Mais surtout, nous essayons de signer des conventions avec ces entreprises dans l’objectif d’y placer des jeunes en stage ou en contrat professionnel.

Une partie importante de notre travail est également d’accompagner les jeunes qui ont leur propre projet professionnel. Pour chaque jeune ou groupe de jeunes, il faut comprendre le projet, et les aider à le construire. Je réalise avec eux une étude de marché et un business model pour s’assurer de la viabilité de projet. Si le projet est abouti, nous pouvons aussi décider d’accompagner financièrement son démarrage avec le reste de l’équipe. Je suis chargé d’aller voir les fournisseurs, d’établir des devis et acheter le matériel nécessaire au démarrage du projet. Une fois que le projet est en cours, il est nécessaire de suivre son déroulement. Nous les aidons aussi à se formaliser et à gérer la partie administrative et financière.

Le suivi est une partie importante de notre travail et cela ne concerne pas seulement les projets en cours. Chaque jeune qui a fini sa formation doit continuer d’être suivi jusqu’à ce qu’il soit pleinement inséré sur le marché du travail. Nous les convoquons au Centre ou nous les appelons le plus régulièrement possible pour faire le point et réfléchir à des solutions ensemble. Aujourd’hui, près de 200 jeunes en sont à cette étape, ce qui représente une charge de travail importante que l’on se partage avec Coumba, la responsable suivi-insertion. Pour résumer, notre travail consiste à accompagner personnellement chaque jeune à réaliser son projet professionnel, qu’il choisisse d’aller vers le salariat ou l’entreprenariat.

Maintenant que vous nous avez évoqué vos activités professionnelles, pouvez-vous nous en dire plus sur la vie au Sénégal ? Qu’avez-vous découvert et appris sur le Sénégal et sa culture ? Y a-t-il quelque chose qui vous a particulièrement marqué ?

Morgane : Je trouve la vie au Sénégal vraiment intéressante et je me suis vite adaptée. Les Sénégalais sont très accueillants, fiers de leur pays et de leur culture, et ils aiment nous faire découvrir leur pays.

À Saint-Louis, la vie est plus agréable qu’à Dakar : il y a moins de trafic, de pollution et de monde. Par contre, on voit beaucoup d’enfants talibés qui mendient, ce qui peut choquer. Je pense qu’apprendre quelques bases de wolof est très utile et aide à mieux s’intégrer.

Les régions du Sénégal sont très différentes en termes de climat et de culture. Saint-Louis est très religieuse et majoritairement musulmane, contrairement à des régions comme la Casamance où d’autres religions sont plus pratiquées. On entend souvent l’appel à la prière et des chants religieux, et on voit des gens prier dans la rue ou au travail. J’aime découvrir les spécificités des différentes ethnies et confréries musulmanes. La culture sénégalaise est vaste et il est parfois difficile de distinguer ce qui relève de la culture, de la religion ou des normes juridiques. Voyager et rencontrer des gens de différentes régions permet de comprendre ces différences.

Le Sénégal m’a appris la patience, avec un rapport au temps et à la hiérarchie très différent de la France. Les activités informelles offrent des avantages, comme la facilité d’accès aux services.

Félix : Concernant ma vie au Sénégal, je vais surtout parler de Saint-Louis, car c’est la région que je connais le mieux, et chaque région est assez différente.

Je dirais que Saint-Louis est une ville où l’on peut vivre de plein de façons différentes. L’île centrale est très calme, l’architecture est belle et il y a plein de bons restaurants, et de terrasses où se poser ainsi que des bars pour écouter de la musique. On peut vite retrouver un mode de vie assez proche de ce qu’on a en France. Lorsqu’on traverse l’un des deux ponts qui mène au quartier des pécheurs, on se retrouve dans une ambiance très différente. Il s’agit du quartier que je connais le moins, et qui nous fait prendre conscience des grandes différences entre la vie en France et celle au Sénégal. C’est très peuplé, populaire, et plein de vie ! J’habite sur le continent dans le quartier de la Corniche. Quartier très paisible et familial. J’aime beaucoup m’y balader et discuter avec mes voisins.

Ce qui m’a le plus surpris ici, ce sont les rencontres qu’on peut faire en marchant dans la rue. Ici, tout le monde se parle pour faire connaissance et par curiosité. C’est assez plaisant de sortir de chez soi, de dire bonjour aux passants et de parfois prolonger la discussion pour mieux apprendre à connaître l’autre. Les gens ici sont très accueillants et beaucoup plus ouverts et disponibles à la vie en communauté.

Pourquoi as-tu choisi cette mission et correspond-elle à tes attentes ?

Morgane : J’ai choisi cette mission pour acquérir plus de compétences pratiques en gestion de projets dans le domaine du développement et m’ouvrir à d’autres thématiques. Professionnellement, cette mission répond à mes attentes, car j’y découvre et acquiers de l’expérience en gestion de projet, tout en développant des compétences supplémentaires comme la création de budgets et la communication.

Il est également enrichissant de pouvoir échanger avec d’autres collègues de l’ONG Le Partenariat –  Centre Gaïa, qui travaillent sur diverses thématiques, et de bénéficier de leur expertise et de leur expérience.

Félix : J’ai choisi cette mission car je pensais pouvoir beaucoup apprendre et apporter en retour. Après une école de commerce où j’ai appris le fonctionnement général d’une entreprise, j’ai réalisé, au fil de mes apprentissages et premières expériences professionnelles, que j’avais besoin de trouver du sens et du concret dans mon travail.

Je me suis donc tourné vers le secteur public, puis vers l’associatif, en cherchant comment apporter une véritable valeur ajoutée. Cette mission me permet de le faire. D’une part, j’accompagne les bénéficiaires sur la partie business ; d’autre part, je travaille concrètement sur des projets visant l’autonomisation d’hommes et de femmes que je connais et qui en ont vraiment besoin.

Évidemment, il était difficile de connaître mes missions à l’avance. Nous sommes une petite association avec plusieurs projets et activités à gérer. Par exemple, il m’arrive de suivre des personnes vulnérables qui me confient leurs difficultés, pour lesquelles je n’étais pas forcément préparé ni formé. Mais je le fais avec beaucoup d’humilité, et ces rencontres sont finalement très enrichissantes pour moi.

Maintenant qu’on en a appris plus sur les 6 premiers mois de votre expérience, comment envisagez-vous la suite, et comment vous voyez-vous les prochains mois ? (Professionnellement et personnellement)

Morgane : D’un point de vue professionnel, j’espère continuer à développer plus de compétences techniques sur les différentes missions que je réalise, et avec plus d’autonomie.

D’un point de vue personnel, j’espère pouvoir également continuer à voyager dans le pays pour découvrir d’autres paysages et d’autres cultures, qui sont vraiment différents d’une région à l’autre.

Félix : Maintenant que je suis bien installé dans mon travail, je veux être plus efficace. J’ai parfois été dépassé par la charge et la difficulté des tâches, mais j’ai appris à être méthodique, à aborder un projet à la fois et à prendre le temps de construire des projets réalisables et durables. Je dois aussi accepter que je ne peux pas tout contrôler et concentrer mon énergie sur ce que je peux vraiment changer. Il y a des échecs, mais aussi des succès. Chaque opportunité donnée à un jeune est précieuse ; mon rôle est de leur en donner le plus possible, le reste dépend d’eux.

À Saint-Louis, j’ai trouvé mon rythme. Quand il y a moins d’activités culturelles, je fais beaucoup de basket pour préparer la prochaine saison, je lis, je me balade, je rencontre des gens et je vois mes amis. Je profite de mon temps ici pour faire des choses que je n’avais pas le temps de faire avant. Même si ma vie sociale n’est pas aussi développée qu’en France, ça ne me dérange pas d’avoir des moments de solitude.

En conclusion, Félix et Morgane, après six mois d’engagement au sein de Diapalanté, témoignent de la richesse de leur expérience au Sénégal. Ils ont su s’adapter et s’investir pleinement dans leurs missions respectives, que ce soit dans la gestion de projets pour Morgane ou l’accompagnement vers l’emploi pour Félix. Cette aventure leur a permis non seulement de développer de nouvelles compétences professionnelles, mais aussi de découvrir une culture diversifiée et enrichissante. Retrouvons-les dans quelques mois pour en savoir davantage !

Nous contacter

(+33)3 20 53 76 76
71 rue Victor Renard
59 000, Lille
FRANCE

Suivez-nous

Nos horaires d’ouverture

Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
9h-16h
9h-16h
9h-16h
9h-16h
9h-16h
Fermé
Fermé

Mentions légales